Laurie Guyot, notre architecte officielle, est de retour à Job avec une synthèse des observations et échanges réalisés à l’école le 16 octobre dernier. Nous avons prévu de déjeuner avec les institutrices de l’école pour mettre en partage ce diagnostic. Ensuite nous invitons les élus de la Commune (François Dauphin le maire et Michel Morel son adjoint, Sylvie col n’étant pas disponible ce jour), responsables de leur école municipale et à ce titre de l’aménagement et de la gestion de la cour d’école. Nous convions aussi Carole, la Présidente de l’amicale laïque (l’asso des parents d’élèves de l’école) très mobilisée sur les projets de l’école. Sabrina, la directrice est détachée de sa classe les mardis, ce qui lui permettra de rester lors de cette seconde étape de travail.

Laurie a formalisé son diagnostic sous forme d’un carnet A3 qui reprend ses observations et découvertes classées selon deux thématiques fortes :
- Les déplacements / l’accessibilité
- Les usages et jeux
Voici l’intro de son document :
« Une journée d’immersion dans la cour d’école de Job, le 16 octobre 2018 a permis de réaliser un diagnostic partagé de la cour en l’état et de commencer à faire émerger des pistes de transformations plus ou moins légères et à plus ou moins long terme.
Plusieurs ateliers informels avec les enfants des différents cycles (de la maternelle au CM2) ont permis de récolter les points de vue très enrichissants des enfants et du personnel de l’école, véritables experts en ce qui concerne la question des usages de la cour de récréation, puisque c’est un espace qu’ils pratiquent au quotidien.
Les pages suivantes exposent donc ce diagnostic synthétique à travers différentes thématiques et proposent au fur et à mesure des solutions de transformation ou d’aménagement, alimentées par des photos sur place et des images de références.
Deux images finales dessinées synthétisent toutes ces données : d’abord un état des lieux de la cour, ensuite une vision de la cour transformée à partir des récits des enfants et personnels de l’école récoltés le 16 octobre. Ce scénario d’aménagement propose des installations plus ou moins lourdes à mettre en œuvre et à plus ou moins long terme.Ce document est un outil de discussion entre les acteurs locaux de la commune (mairie, école, associations, parents d’élèves, enfants, etc…) pour imaginer collectivement les transformations possibles de la cour de récréation. »

Tout est dit ! Le déjeuner partagé s’est avéré très sympathique. Les maîtresses sont ravies de voir mises en formes leurs problématiques quotidiennes, et de voir traduites en dessin leurs idées. La cour d’école a malheureusement été la grande absente du projet de réhabilitation de l’école, qui s’est pourtant chiffré à 1000000 d’euros ! Les maîtresses et le personnel de l’école savent combien cet espace est essentiel au niveau pédagogique, pour favoriser les échanges entre les enfants, favoriser la créativité… Aujourd’hui conflictuelle et même parfois dangereuse, ce n’est pas confortable pour l’équipe qui ne cesse de réclamer des aménagements mais sans vision globale avec des demandes ponctuelles, laissant les élus septiques et peu enthousiastes, peut être par manque d’outils pour répondre au besoins. Bref, notre intervention tombe à pic et semble apaiser tout le monde ! encore une fois la traduction et l’outillage de l’action collective nous apparaissent primordiale.
Et puis nous amenons ce pas de côté, cette exigence, cette possibilité de s’autoriser à penser l’idéal pour se mettre en mouvement en retrouvant le désir et l’envie !
« Ça fait du bien de pouvoir rêver ! »
Je participe à la rénovation de mon école_ Saint-Etienne cabane rubans troncs creux Parcours sensoriel encore du bois !
Nous montrons aussi des images inspirantes d’autres lieux. Cela permet d’ouvrir les possibles sur des installations peu couteuses, malignes, à portée de désir de cette école rurale. C’est ce qui permettra ensuite d’accrocher les élus et les parents d’élèves puisque l’idée est de faire en sorte que chacun puisse s’impliquer à son niveau :
- la Commune pour les installations techniques, les achats ou le recyclage de matériaux. L’avantage de ces petites échelles étant que les élus et techniciens sont habitués à fabriquer eux mêmes… ce qui peut permettre le sur mesure et l’acceptation du bricolage collectif ;
- les parents d’élèves dotés de nombreuses compétences et ressources. Certains travaillent notamment dans des entreprises de tresses ou d’autres usines proches et peuvent trouver des matières premières à bas coût ;
- les enfants et les institutrices qui pourront inscrire certaines parties du projet dans leur projet d’école et construire des cadres pédagogiques pour accueillir des intervenants spécifiques d’artistes ;
- Carton Plein (et ses acolytes) comme intervenant possible et comme assemblier qui viendra peut être ponctuellement travailler sur des phases de co-conception avec l’envie de laisser les autres s’exprimer mais de rappeler le cadre global qui assurera la cohérence du projet.
Au cœur du projet donc la co-conception, le partage des compétences et des taches, le recyclage, l’emploi de matériaux locaux, le bois étant la ressource la plus présente mais les rubans, sandoves, cordes des entreprises voisines nous inspireront sans doute…
Nous voilà super motivées pour poursuivre !
Prochain défi le conseil municipal du 10 décembre pour convaincre l’ensemble des élus de la cohérence de la démarche !