« Moi j’ai commencé à travailler là-bas en 54, toute jeune. (…) Le sanatorium c’était Mr Bertrand, et après c’était Mr Chamoret qui était un instituteur et après c’était le Dc Nicolas, qui était une femme […] qui est restée là bon c’était elle qui m’avait embauchée en tant que saisonnière… que l’été. Et j’ai été titulaire en 59, l’année où l’on s’est mariés je pense. (à son mari). à ce moment-là c’était le DC Martinot. (…) Il est restait pratiquement jusqu’à la fin… Parce qu’après c’était le dc Nourrisson qui est a Vertolaye, je ne sais pas quelle année il y est allé… Il a du reprendre dans les années 1980 parce qu’il y a eu une autre personne entre le Dc Martinot et le Dc Nourrisson qui n’était pas Dc… Non je ne saurai pas vous dire. Enfin ça déclinait beaucoup, mais comme j’avais eu de gros ennuis de santé, au lieu de me faire partir à Ambert ils m’ont mis en invalidité… Donc c’était dans les années 60, c’était quand même sur la fin… »
« Donc j’ai juste été monitrice en remplacement de Mme Rayrolle pendant deux trois mois, mais je suis rentrée en tant que femme de ménage. Donc j’ai tourné à l’infirmerie j’ai tourné dans les pavillons, j’ai tourné en cuisine et puis quand j’ai eu mes ennuis de santé je suis allée en lingerie…. Mais de temps en temps, pour une journée, Mr Borie me déplaçait, s’il manquait quelqu’un ici ou là… Mais enfin je suis restée longtemps à la lingerie avec mademoiselle Gouvernère et Renée Voldoire […]
Les mélèzes c’était une entente parfaite ! C’était agréable de travailler avec les enfants, les monitrices s’entendaient très bien, les instituteurs, on les côtoyait un petit peu moins, mais un peu quand même parce qu’on allait faire les classes, ils étaient 7 je crois.
Ils sont partis plus tôt, quand le Dc Martinot est parti. Mme Martinot était institutrice c’était une femme très agréable, elle avait les enfants. Après Mme Chamoret qui était partie bien avant, avait les enfants trisomiques. Elle disait : quand on leur fait marcher sur une ligne droite, c’est déjà qu’on a obtenu quelque chose !! C’était des classes de 6 / 7 pas plus, ça c’était assez dur… Mme Reyrolle les avait eu aussi en tant que monitrice et puis c’est Mme Martinot qui a pris la suite de Mme Chamoret. [;;;] Oui oui elle était institutrice Mme Chamoret. Oui, mais lui il faisait plutôt le rôle de directeur à ce moment-là avant que le Dc Nicolas arrive.
Et Mme Martinot s’occupait pas mal de la dyslexie. Nous on a eu une fille dyslexique, mais à l’époque, elle était à l’école à Job, personne ne savait ce que c’était la dyslexie. Un jour, sur la presse, j’ai vu ça et je suis allée trouver le directeur et comme mes filles avaient l’âge des enfants de Martinot, Mme Martinot s’était occupée de notre fille aussi en dehors des Mélèzes. […] Mr Martineau c’était un homme assez raide, mais c’était le directeur. Il nous surveillait si on arrivait en retard… mais sa famille était vraiment agréable.
J’ai le souvenir aussi d’une fille, Renée vous en parlera peut être mieux que moi, elle ne parlait pas et elle était souvent vers nous et elle s’intéressait aux boutons parce qu’on avait des grandes boîtes de boutons… Et elle triait les boutons, et un jour elle s’est mise à dire bouton et elle a reparlé petit à petit.
Il y avait des cas lourds oui oui, et il y avait des monitrices qui ont adoptés des enfants. (…) Après il y en avait qui était plein de vie parce qu’il a dû vous le dire Benoît, il faisait le trajet entre Saint-Nectaire Job alors il y avait les asthmatiques qui se soignaient à Saint-nectaire et puis qui venaient ensuite à Job en convalescence
(…) Les Algériens ça c’était plutôt sur la fin, et ça c’était des enfants qui voulaient savoir, qui avaient soif de savoir. Ils étaient ravis d’avoir des cahiers et des crayons ce qui n’avaient pas en Algérie. Il y avait un atelier aussi les plus grands travaillaient, Mr chamoret avait créé un atelier dans la salle où on va le club maintenant, il leur faisait travailler un peu de bois là pour les plus grands, parce qu’on les prenait jusque 14 15 ans je crois… Assez tard. Les monitrices leur faisaient faire des jardins et ils étaient partout le soir, ils faisaient des rassemblements là avec la guitare et le feu un peu comme le scoots vous voyez ! Elles les occupaient !
(…) J’ai toujours travaillé là. Moi j’avais juste à descendre […], mais ça fait mal au coeur quand on voit ce que c’est devenu, ça fait vraiment mal au coeur ! Il a eu un projet qui a failli aboutir pour des gens, mais je ne me souviens plus de la maladie et c’était le B là-bas ou il faisait la salle de spectacle, mais ça a capoté… Bah ils sont tous dégradés, juste le A1 qui a des logements des moments ou il y a des gens des moments ou il n’y a personne. Puis le château qui s’est vendu là et qui s’est rétréci là c’est dommage parce que ça divise le parc, il paraît qu’il est de nouveau en vente le château… C’est un gouffre oui … Un moment donné avant que la commune le rachète il avait été question de le raser. Il y a un architecte d’Ambert qui s’était battu pour qu’il ne soit pas raser, finalement la commune la racheté, mais elle l’a revendu, mais ça n’a jamais rien fait…
Après ils étaient dans la nature, dans le grand cèdre, que les eaux et forets ont complètement esquinter là… […] il y est encore, mais ils ont rasé la encore des branches, la première fois qu’ils sont venues les eaux et forêts, tous les beaux arbres ont disparu, parce qu’il y avait des beaux arbres. Partout il y avait des beaux arbres […] qui avaient 200 ans et plus qui étaient là du temps du conte. Eh bah ils sont parties… Mr Martinot, vers l’infirmerie et le lazaret, pour couper le vent, il avait planté toute une allée d’une variété d’arbres. Bah c’est la commune qui les a coupés pour dégager la vue soi-disant ! Je n’ai pas bien compris là moi […] Il y en avait qui était très vieux de ces arbres ! »