Nous sommes introduits chez M. et Mme Pourreyron par Sylvaine Bontemps, qui est en contact régulier avec eux pour des questions de chevaux et de prés, et qui a pris l’habitude d’évoquer au passage leurs souvenirs des Mélèzes… M. et Mme Pourreyron ont la particularité d’avoir passé leur vie à travailler ensemble dans l’établissement. Ils faisaient parti des 80 salariés embauchés à l’année dans le centre. Chacun avec ses missions spécifiques.
L’entrée aux Mélèzes semblait à la fois à portée de main et une vraie opportunité. Un cadre d’emploi relativement stable et confortablement avec la possibilité d’évoluer. M. Pourreyron nous explique sa relation aux Mélèzes. Cela commence par un voisinage puisque ses parents était installés comme paysans sur le domaine des Hautpoul. « Mes parents travaillait à la ferme en bas, qui faisait partie du domaine avec le château. En 1963, mon grand père l’a acheté, voilà les actes. »
« Il y avait aussi une autre ferme en au du site qui est restée avec le château. » On constate sur la carte postale l’importance de cette ferme aujourd’hui devenue une maison d’habitation en location.
« J’ai commencé avec mon oncle à faire maçon puis après je suis partie à l’armée. Comme mon oncle était à la retraite, je suis revenu chez Vangal comme maçon. En 65, j’ai fait une demande aux Mélèzes. On y avait déjà travaillé. On avait crépit la maison bourgeoise avec les gars. Et j’ai fait ma demande, ils m’ont pris et j’y suis resté. J’étais pas loin, c’était pratique. Je suis rentré en 1965, et ça jusqu’en 2000… mais j’ai fini à la maison de retraite, quand ça a lâché (Les Mélèzes) en 1988. J’ai fait 11 ans à la maison de retraite ! Sinon j’ai fait de tout… de l’entretien beaucoup, mais je faisais aussi le chauffeur… »
M. Pourreyron est très affecté par la dégradation du site qu’il connait parfaitement. Le château aurait très précisément 58 pièces et 99 marches qu’il a eu l’occasion d’arpenté sous toutes les coutures. Il nous montre quelques photographies et plaquettes anciennes qui retranscrivent le faste connu. Il parle du Parc et ne comprend pas pourquoi les vieux arbres magnifiques sont progressivement coupés. Il a passé beaucoup de temps à faire des plantations dans un Parc déjà bien arboré et aujourd’hui il lui semble que ce travail n’est pas respecté. Il nous parle de M. Roby qui avait initié la création d’un arboretum.
Son épouse quand à elle qui a travaillé à l’entretien mais aussi dans les services de lingerie, de cuisine, évoque le temps où tout le travail était rigoureusement vérifié…. Le directeur Martinaud venait régulièrement en personne passer son doigt sur les meubles pour vérifier que les poussières avaient bien été faites…
M. Pourreyron nous parle de toutes les transformations du site. Il garde en tête les dates clefs : le rachat par la sécurité sociale en 193, la construction des 3 plots en 1948, celle des bâtiments du haut en 1956. Il parle aussi de la démolition des solarium du château en 1968. Il nous explique aussi le déclin du lieu, la succession de directions, la dégradation des conditions de travail avec le départ de personnel… Il continue ponctuellement à entretenir le château pour les propriétaires actuels… Une manière de garder un pied dans ce site auquel il est tellement attaché.
Nous rencontrerons un peu plus tard leur petit fils, Kévin, qui réalise des études en tourisme et qui connait sur le bout des doigts les anecdotes collectées au fil des repas de famille. Lui aura baigné dans cette histoire locale, qui est en fin de compte aussi celle d’une famille…