La physionomie de la commune de Job est marquée par la présence d’infrastructures hors d’échelle qui ont accueilli pendant tout le 20ème siècle une série d’équipements dédiés au soin. Ce patrimoine est aujourd’hui complètement délaissé, et nuit à l’image et à l’attractivité du centre bourg. Pourtant les éléments historiques glanés, les formes architecturales en présences et les premiers souvenirs collectés suscitent la curiosité et semblent pouvoir devenir de véritables ressources.
À l’origine de cette histoire singulière, c’est l’État Belge qui a amorcé la transformation des activités du bourg vers le domaine du soin avec l’achat d’un château au cœur de la commune. Ce dernier devient, au sortir de la première guerre mondiale, lieu d’accueil pour de grands malades des poumons. Le bourg de Job, situé à 650 m dans un écrin de verdure et un paysage de moyenne montagne, devient alors naturellement un espace propice au repos et au soin. Le site racheté à plusieurs reprises, mute et se développe, accueillant d’autres personnes souffrantes avec la création d’un sanatorium, d’un aérium, puis d’un préventorium (et l’hébergement de nombreuses jeunes femmes tuberculeuses). Ces activités ont été sources de revenus et de dynamiques dans la commune. Mais elles ont aussi été sources d’inquiétudes et de débat chez les habitants qui s’inquiétaient du déclin du tourisme lui aussi en plein essor, avec l’installation d’autres grandes infrastructures (hôtel, restaurants, musée paysan, et centre aéré).
Ces activités ont décliné progressivement pour toutes fermer dans les années 90. Sans que ces seules activités expliquent le déclin démographique de la commune au fil du 20ème siècle (voir chiffres ci dessous), nous pouvons faire l’hypothèse que la disparition de ces infrastructures d’envergures de coeur de bourg a modifié la dynamique globale du village, l’organisation sociale et la forme des espaces publics. Après avoir confronté les mémoires de ces activités et de leurs mutations, le projet permettra de mettre à jour les flux migratoires et le fort exode du 20ème siècle qui a provoqué la réduction du nombre d’habitants de la commune et a contribué au déclin de ses activités commerciales et tertiaires.
1806 // 2804 habitants
1841 // 3360 habitants
1901 // 2240 habitants
1954 // 1358 habitants
1982 // 946 habitants
1999 // 1051 habitants
2014 // 1034 habitants
Évolution du nombre d’habitants à Job. Notons la diminution par 2 au cours du 20ème siècle. Extrait de Mémoire de Job, M. Dixmérias, autoédition, Page 170.